Le Camerounais Just Wôan, qui n’est pas né de la dernière pluie, n’a pas été impressionné par la goutte qui tombait pendant son spectacle au Festival de Jazz de Montréal. Au contraire, il a assuré pendant plus d’une heure, avec générosité et passion.
«Je vous aime parce que vous êtes là ce soir», telle était en substance le message de Justin Itoko, alias Just Wôan à ceux qui ont bravé le temps maussade qui régnait à Montréal, au deuxième jour de l’édition 2017 du plus grand festival de jazz au monde.
Comme ce soir d’hiver où il découvrait ses premiers flocons de neige, Just Wôan a vu sur lui (et sur sa guitare) tombé des zestes de pluie. Il faisait toutefois chaud. Heureusement.
Sous le regard des siens, forcément conquis, l’artiste qui chante en bafia (une langue du Cameroun) a poussé la note souvent bien haut. Il a parlé d’amour, de sa terrible expérience en Belgique pendant les attentats à l’aéroport de zaventem et a rendu un hommage bien senti aux mamans.
Wôan a aussi milité pour un autre monde. Avant de la chanter, l’artiste a présenté sa pièce Second chance, qui donne son nom à l’opus.
«C’est une chanson qui parle de plus d’équité entre les peuples de la planète. Il est grand temps que les humains se donnent une seconde chance d’avoir une planète juste et équitable», a lancé l’auteur compositeur interprète camerounais, maintenant établi au Québec.
Accompagné de ses musiciens dont le talentueux Sénégalais d’origine, Assane Seck, Just Wôan a terminé son set par son entrainante et enivrante chanson Woa. Les autres musiciens Jérôme Leblanc-Cyr et Auguste Donald Dogbo n’étaient pas en reste.
Au final, le public a souvent sans s’en rendre compte esquisser des pas de dance sur des rythmes, proche du makossa et même parfois de l’assiko ou de l’ambassy bey qui ont fait les beaux jours de la chanson camerounaise en Afrique et ailleurs.
À ceux qui en redemandent, Just Wôan jouera au mois de juillet à Nuits d’Afrique.