Avec le documentaire Black Lives Matter, projeté dans le cadre du Festival du film black de Montréal, le réalisateur Joseph Oesi signe un film engagé dans lequel il dénonce la situation plus que précaire des mineurs sud-africains ainsi que la corruption des élites qui s’enrichissent au détriment de la population.
Comme l’explique Joseph Oesi dans son documentaire de 108 minutes, l’Afrique du Sud est un pays extrêmement riche en minerais précieux comme l’or ou le platine. Pourtant, tous les fruits de cette fabuleuse richesse ne profitent aucunement à la population sud-africaine, mais plutôt à une petite élite et à des multinationales étrangères.
«Ici, c’est l’homme noir qui possède les terres, mais il n’est pas le vrai maître de ses richesses. Le maître, c’est un étranger», s’est désolé Joseph Rapanyane, un officier de sécurité à Lonmin, entreprise minière britannique, interrogé dans le documentaire.
L’une des mines de platine de Lonmin, dans la région de Marikana, a été le théâtre d’un véritable massacre après une grève de ses mineurs, en août 2012. Au total, plus de quarante d’entre eux ont été abattus par la police.
Ce drame, désormais connu sous le nom du «massacre de Marikana» est le point de départ du documentaire. Le réalisateur va alors s’entretenir avec des survivants, familles des survivants pour tenter de comprendre comment une situation de la sorte a pu se produire.
Il va par la suite creuser un plus loin en mettant en lumière la longue histoire qui lie le secteur minier, les partis politiques et les syndicats représentant les travailleurs miniers. Corruption et jeux de pouvoir sont donc au coeur de ce film qui s’avère extrêmement nécessaire, même s’il souffre d’un rythme trop lent à certains moments.