Vues d’Afrique: la vie de château de Modi Barry et Cédric Ido

Présenté en première canadienne et sélectionné dans la catégorie fiction internationale au Festival Vues d’Afrique, le long métrage La vie de château de Modi Barry et Cédric Ido est une ode à l’Afrique de Paris, ou l’inverse, et à ce quartier emblématique qui coiffe tous ceux qui s’y aventurent: Château d’eau.

Ce film de 81 minutes raconte avec humanité, mais distance, le quotidien des rabatteurs qui tous les jours doivent jouer des coudes pour faire converger les clients dans les salons de coiffure du quartier château d’eau à Paris. C’est le cas notamment de Charles (comme le prince), «sapé comme jamais», qui est à tête d’un groupe. Il a toutefois des envies d’ailleurs.

Les femmes y sont fortes plus que jamais et loin de la fausse image parfois véhiculée. Elles tiennent la barre bien haute et n’ont pas l’intention de lâcher quoi que ce soit. Sont aussi abordés dans le film la question de l’exil, de l’indépendance, les truands de tous les jours, et la quête pour une meilleure vie.

La diversité et le cosmopolitisme sont légion. Un coiffeur kurde, un tailleur italien, une manucure chinoise, un propriétaire blanc, des Indiens qui vendent des mèches,  des rabatteurs africains, des dieux de la sape, des clients apatrides: le quartier château d’eau ressemble à toutes ses grandes villes où la vie est plus douce que ce qu’on en dit. En autant qu’on veuille bien en profiter et qu’on surveille où on met son nez ou son pieds.

Certains resteront sur leur faim à la fin du générique. N’empêche, ce vaudeville bien fait mérite d’être vu par le plus grand nombre de cinéphiles afin qu’un jour cette station de métro et ce quartier deviennent demain ce Harlem qu’on ne sait plus décrire que sinon pour dire qu’il est plus que tendance.

Avec Jean-Baptiste Anoumon, Tatiana Rojo, Ralph Amoussou et Gilles Cohen

 

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