BD: la guerre des autres de Bernard Boulad, Paul Bona et Gaël Henry

Publié chez l’éditeur La Boîte à Bulles, la bande dessinée La guerre des autres raconte l’enfance joyeuse et burlesque du journaliste et scénariste Bernard Boulad au Liban, à l’aube de la guerre civile.

C’est l’histoire d’une famille chrétienne, les Naggar, qui après la crise du canal de Suez décide de s’installer à Beyrouth au Liban où il fait alors bon vivre. Après u e décennie, la situation tend à changer et à crisper.

Le flot de réfugiés palestiniens qui ne cesse de déferler dans ce petit pays tout comme les assauts de l’État d’Israël et la presence de l’imposant voisin syrien vont provoquer des bouleversements importants dans la vie des Libanais ainsi que celle des Naggar.

Le père du héros principal est libraire (Papyrus), écrivain et comme les hommes de cette génération, il courre les jupons. La mère qui est adepte de théâtre est amoureuse de son ami Kamal, qui est pourtant homosexuel. Elle est aussi très nostalgique de la belle vie qu’elle avait en Égypte.

Dans la famille, il y a aussi la sœur, un peu perdue à l’école et en amour, ainsi que les deux autres frères Alex, 14 ans et Serge, 18 ans. Ce dernier sera d’ailleurs convoqué pour le service militaire, au grand dam de toute cette famille sympatique et finalement pas forcement singulière.

Entre humours, amour, non-dit, scènes cocasses et la tension qui monte au fil des dessins de Gaël Henry et du story-board de Paul Bona, le lecteur passera un agréable moment à lire cette BD de 176 pages. Il en apprendra beaucoup sur le «pays des cèdres».

Malgré les appréhensions des différents personnages de l’œuvre, le pire finira par arriver en 1975 avec le déclenchement de la guerre civile dans ce pays ou vivent sunnites, chiites, druzes, maronites, catholiques et arméniens.

 À la veille de ses 16 ans, Bernard Boulad va finalement quitter Beyrouth en novembre 1975, alors plongé dans la guerre civile puis s’installer à Paris avec sa famille où il passe sa classe de seconde puis immigre à Montréal, au Canada.

À lire La guerre des autres, le lecteur se rendra vite compte que l’ancienne Phénicie aura toujours une place de choix dans le cœur des Naggar et, forcément, de Bernard Boulad.

Surtout, les plus avertis se rendront compte que la situation en 1975 n’a pas forcement changé depuis…

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