Publié chez la maison d’édition Dargaud, la BÐ Yasmina et les mangeurs de patates raconte les tribulations d’une jeune cuisinière qui se bat tous les jours pour que la malbouffe et les OGM ne gagnent pas la guerre contre la cuisine «équilibrée et bon marché ».
Dans cette œuvre de 144 pages, l’auteur belge Wauter Mannaert raconte l’histoire de cette amoureuse de la nature qui prend un plaisir fou à concocter des petits plats pour son papa. Pour y arriver, elle se sert des nombreuses tirelires de la maison ainsi que des légumes que lui donnent généreusement ses amis Cyrille et Marco.
Les deux hommes sont un peu l’exemple du débat qui a toujours eu lieu dans l’industrie agroalimentaire: Marco estime que seul tout ce qui est bio est salvateur tandis que Cyrille est d’avis qu’une dose de pesticide sera toujours utile pour avoir une délicieuse carotte.
La lutte entre ces deux courants va toutefois être ridicule face à un troisième joueur, Tom de Pierre, un entrepreneur qui ne jure que par les OGM. Comment transformer chaque aliment pour en faire un outil de consommation totale ?
C’est dans ce contexte que Yasmina et ses amis vont entreprendre leur croisade pour que la société soit enfin libérée de l’emprise d’une certaine science dans les plats. Ils seront d’ailleurs aidés par Amaryllis, une scientifique, dont le rôle tend à prouver qu’il ne faudrait pas tous les mettre dans le même panier…
L’humour est omniprésent dans ce roman graphique. Le scénario est plutôt bien réussi.
Les personnages sont attachants, grâce à la fois la couleur et aux coups de crayon bien affûtés, et l’intrigue est fine et simple puisqu’elle-même à la fois éducation, actualité et prise de conscience.
À se demander s’il ne faudrait pas une nouvelle série sur héroïne résolument écologique et amoureuse de sa planète ?
Diplômé de la section cinéma d’animation de Saint-Luc à Bruxelles, Wauter Mannaert a publié en 2010 sa première BD, Ondergronds chez Oog&Blik. On lui doit aussi El Mesías, écrit par Mark Bellido et Weegee, serial photographer avec Max de Radiguès aux éditions Sarbacane.