Mariza: une voix qui vise le cœur!

La chanteuse de Fado Mariza s’est arrêtée à la Maison symphonique de Montréal, à la fin du mois d’avril, dans le cadre de sa tournée nord-américaine. Devant une salle comble, elle a offert un spectacle généreux et fort en émotions.

Photo: Courtoisie, Sylvain Légaré

Scénographie épurée, lumières blanches et cinq musiciens (deux guitares, un batteur, une mandoline et un accordéon) placés en demi-lune, Mariza est arrivée sur scène comme une diva moderne: cheveux courts blonds, tatouages à la grandeur du bras droit, robe longue pailletée couleur anthracite et clairement transparente!

De son vrai nom, Marisa dos Reis Nunes, elle a entamé son tour de chant (sans micro) avec Loucura issue de son premier album paru en 2001, Fado em Mim. La table venait d’être mise.

Sa voix exceptionnelle, nuancée et sa présence suffisent à la faire briller.

L’étoile du Fado portugais est née au Mozambique, d’un père portugais et d’une mère métisse mozambicaine. C’est elle qui l’a mentionnée avant de chanter Oração, chanson qu’elle a écrite pour son album Mariza, sorti en 2018. «Il y a beaucoup d’Afrique dans cette chanson, ma mère est africaine», a-t-elle confié.

Photo: Courtoisie, Sylvain Légaré

Mariza bouge sur scène avec aisance et une assurance unique (elle a commencé à chanter à l’âge de 5 ans). Avec sept albums à son actif, elle fait partie d’une génération d’artistes qui contribue à populariser le Fado.

Le Fado est un genre musical portugais constitué de chants populaires qui raconte des histoires sur des sujets assez mélancoliques, tels que: l’amour inaccompli, la jalousie, la nostalgie des morts et du passé, la difficulté à vivre, l’exil. Fado signifie «destin».

Il a d’abord été chanté dans les quartiers populaires avant d’atteindre la bourgeoisie. Ce style a été popularisé par la chanteuse Amália Rodrigues. Musicalement, le Fado courtise beaucoup le flamenco et les musiques du Maghreb.

Photo: Courtoisie, Sylvain Légaré

Durant le spectacle, Mariza s’est adressée au public beaucoup en français, un peu en anglais et portugais (et seulement lorsqu’elle ne trouvait pas ses mots en français). C’était charmant. Elle performe depuis des années dans des salles prestigieuses telles que le Carnergie Hall, à New York. Elle s’est produite à Paris, mais aussi en Allemagne, en Espagne, au Brésil ou encore en Finlande.

Lorsqu’elle a entonné le titre Quem me dera, le charme était à son comble à la Maison symphonique.

Tantôt douce, parfois explosive, à la fois séductrice et mélancolique, le Fado que porte la voix de Mariza frappe en pleine gueule, mais ne rate jamais sa cible: le coeur.

Et il faut avouer que sans comprendre un traître mot de portugais, plusieurs (comme l’auteure de ces lignes) se sont retrouvés les yeux embués d’eau….Touchés par la beauté, la justesse de cette voix qui exprime des émotions, en ressentant de la compassion pour ces histoires racontées dans chaque chanson.

Photo: Courtoisie, Sylvain Légaré

Emmanuel Kant avait raison. «La musique est la langue des émotions», disait-il. Mais le Fado n’est pas que mélancolie. Oh que non ! Il donne une envie forte de voyager et de découvrir la culture portugaise.

D’ailleurs, l’artiste récipiendaire de plusieurs distinctions a reçu en 2006, le prix «Comenda da Ordem do Infante D. Henrique», associé à la contribution et à la promotion de l’image du Portugal à l’étranger.

Durant, le spectacle Mariza a su allier les balades et les chansons plus rythmées. Le public a même eu droit à une samba exécutée par l’artiste sous les applaudissements du public et de quelques sifflements des hommes (fort nombreux) dans la salle.

Mémorable!

Pour sa voix et son Fado qui émeut, Mariza est une diva à découvrir.

Photos: Courtoisie, Sylvain Légaré

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