Le spectacle Au-delà des échos nous fait d’abord et avant tout découvrir avec enchantement une salle nomade créée sur mesure, la pyramide argentée PY1, dans laquelle les spectateurs s’installent couchés ou assis (coussins fournis) pour admirer une œuvre immersive.
Dès le départ, l’événement promet: projections 360, lumières laser, sons enivrants, décors spectaculaires. Tout est en place pour faire vivre une expérience unique aux spectateurs. Toutefois, le concept reste assez abstrait et il demande une bonne concentration du public pour bien le comprendre en raison des nombreuses projections et jeux de lumière qui s’y déroulent.
Au-delà des échos est le nouveau projet de Guy Laliberté, un des fondateurs du Cirque du Soleil, conçu avec Lune Rouge Entertainment. La fresque multimédia de 60 minutes a été créée par l’artiste multidisciplinaire Gabriel Coutu Dumont.
Le public, qui y tient le rôle principal, est plongé dans l’histoire revisitée de la Terre, du Big Bang à aujourd’hui, jusqu’à un futur encore inconnu. Une grande planète Terre, qui s’ouvrira et s’éclairera au cours du spectacle, trône au milieu de la salle. Sur les murs, des projections, des vidéos, des éclairages et des effets spéciaux sont projetés, formant une grande odyssée technologique.
« Guidés par la musique, les images et la poésie, nous avons eu envie de questionner nos origines, nos corps et leur temporalité, notre esprit et notre évolution », explique l’artiste Gabriel Coutu Dumont.
La narration (uniquement en anglais, mais sous-titrée en français) consiste en des enregistrements inédits du philosophe britannique Alan Watts, remis par son fils à l’équipe du spectacle.
Jean Guibert, directeur de création, explique que « Alan Watts réfléchit, à travers son œuvre, à la place de l’être humain dans l’univers et à son impact sur la nature. On retrouve dans plusieurs aspects de sa pensée les balbutiements d’une conscience écologique. C’est un visionnaire et ses propos sont d’une actualité désarmante, même s’ils datent de plus de 40 ans ».
La fresque historique commence avec la création du monde et revisite les quatre éléments : la terre, le feu, l’eau et l’air. Le voyage se poursuit avec des bonds dans le temps en racontant le commencement de la vie humaine et l’arrivée des civilisations jusqu’à la modernité.
L’histoire est toujours racontée avec une inspiration écolo-grano sortie tout droit des années 1960. Les tableaux sont chaque fois accompagnés d’une bonne dose de technologie, d’effets visuels, de sons divers, de musique et de propos philosophiques.
Les projections alternent avec des images abstraites, des flammes, des gouttes d’eau, un duo de danseurs contemporains, des visages-masques un brin effrayants, des étoiles, des fonds marins, de la fumée, des jardins, etc. Le côté flou de l’oeuvre fait en sorte que chaque spectateur ressort avec sa propre compréhension du spectacle.
Celui-ci se termine sur un dernier tableau, une sorte de jardin d’Eden, sous la trame musicale d’une version revisitée du classique Imagine de John Lennon.
Pour les spectateurs avides de vivre une expérience multisensorielle et différente d’un spectacle traditionnel, je recommande de faire un détour par PY1. Pour ceux qui croient que le mélange et la surabondance d’effets visuels (lasers, lumières, vidéos, etc.) ne leur permettront pas d’apprécier le spectacle à sa juste valeur, alors je recommande de passer votre tour.
Au-delà des échos est présenté jusqu’au 29 septembre dans la pyramide PY1 au Quai de l’Horloge dans le Vieux-Port de Montréal.