Dans le cadre de la saison de Danse Danse, la troupe autochtone originaire de l’Australie, Bangarra Dance Theatre, a pris ses quartiers à la Place des Arts jusqu’au 2 novembre.
Les dix-sept danseurs de la troupe ont présenté le spectacle Spirit, mis en scène par Stephan Page, mêlant rituels aborigènes et danses contemporaines. Au total, une dizaine de tableaux retracent l’histoire du territoire australien à travers ce conte en mouvement et riche de traditions.
Les différentes oeuvres présentées, dans le cadre de Spirit, sont toutes originaires de précédentes pièces, rendant un hommage aux coutumes aborigènes.
Jusqu’au tableau final, la mixité est à l’honneur dans les chorégraphies, avec des passages uniquement féminins ou masculins, ainsi qu’une alternance dans les émotions transmises.
Après près de 90 minutes, le public du Théâtre Maisonneuve s’est levé conquis et touché par la performance des danseurs de la compagnie Bangarra Dance Theatre, qui ont d’ailleurs tous une origine autochtone.
Stephen Page tente et réussit le pari, avec l’aide de ses danseurs, de plonger le public dans un enchaînement de danses et de ballets complètement immersifs. Seulement certaines ont pu paraître aux yeux du public, comme inégales provoquées par certaines longueurs.
Les détails sonores comme les bruits d’accompagnements (vents, oiseaux, etc.) et les voix sont finement intégrés et complètent idéalement les tableaux. Il y a une ambiance sonore captivante et souvent bien sentie, malgré un côté un peu trop moderne, manquant de sonorités et/ou d’instruments aborigènes.
La musique est réalisée par les deux compositeurs, David Page et Steve Francis.
Les scènes de danses sont nourries de nombreuses références à des animaux de par l’expression chorégraphique des danseurs, faisant penser par exemple à des parades animalières.
Le premier tableau, ouvrant avec des danseuses se muant en brolgas (hérons), témoigne d’une volonté du chorégraphe australien de mettre le public, dès les premiers instants, en plein coeur de la terre aborigène.
Une énergie bestiale trônait sur la scène du Théâtre Maisonneuve avec une sensualité évidente et volontairement intense.
Les dix-sept danseurs, tantôt cinq, d’autres fois une dizaine et rarement tous ensemble sur scène, dessinent leurs mouvements, leurs gestes, leurs danses, sous leur maquillage ocré. Un rite qui est traditionnel chez les autochtones australiens. Bref, une osmose règne sur scène.
Dommage que la qualité des costumes soit parfois moins homogène. Ces derniers auraient été peut-être mieux appréciés en étant plus éclatants et représentatifs de la communauté aborigène.
Spirit n’est pas parfait, mais s’apprécie et, surtout, touche. Stephen Page a refait une nouvelle oeuvre avec d’anciennes pièces. Sa mise en scène, immersive, fonctionne. C’est à découvrir avec dans un coin de la tête, une pensée aux Première Nations canadiennes.
Spirit du Bangarra Dance Theatre au Théâtre Maisonneuve jusqu’au 2 novembre
Danseurs : Elma Kris, Tara Gower, Beau Dean, Riley Smith, Nicola Sabatino, Rikki Mason, Rika Hamaguchi, Tyrel Dulvarie, Glory Tuohy-Daniell, Baden Hitchcock, Ryan Pearson, Lillian Banks, Bradley Smith, Courtney Radford, Jye Uren, Kassidy Waters, Kallum Goolagong, Gusta Mara.
Plus d’informations : https://www.dansedanse.ca/fr