C’est dans le cadre des célébrations du Mois de l’Histoire des Noirs que Fatoumata Diawara s’est arrêtée à Montréal. Après New York et avant l’Ontario, elle a offert une soirée magnifique, haute en émotions dans un Théâtre National rempli.
Le public a eu droit à une prestation en continu avec des chansons de Fenfo, son plus récent album avec des arrangements live et chaleureux.
Chanteuse, danseuse, conteuse, elle s’est présentée dans une tenue haute en couleurs pagne aux motifs Ashanti, ses quatre musiciens, sa guitare électrique et bien sûr avec son armée de femmes dans sa seule voix!
Après avoir enchaîné une intro et avant d’entonner Kokoro, Fatoumata Fatou s’est adressée au public en les remerciant de leur présence. Elle a parlé de ses luttes, du continent africain, du respect des enfants, mais aussi de l’espèce animale.
Il a aussi été question de son combat pour que les femmes africaines arrêtent de se dépigmenté la peau à l’ère du métissage planétaire. Soulignons que cette pratique dangereuse est répandue dans les communautés noires, arabes et même asiatique et indienne.
Fatoumata est unique, mais à la fois multiple. À bien y penser, c’est presque impossible pour l’auteure-compositrice-interprète de décevoir!
Il y a quelque de magique et de surréel dans la manière dont l’artiste livre son message chanté.
Elle regarde le public, chante, en s’adressant à lui comme une simple conversation qui fait fi de la barrière de la langue bambara. Et le message devient universel. Le public du National n’a pas boudé son plaisir tout au long du spectacle.
La prestation de Fatoumata était précédée en première partie du duo de musiciens Sadio Cissokho et Diely Mori Tounkara, qui a ont livré une première partie charmante et toute en douceur au son de leurs Koras.
Extrait du titre Kokoro
«Pourquoi ne sommes-nous pas fiers de ce que nous sommes ? Nous sommes des Africains noirs, descendants de Soundiata Keïta, l’empereur du Mandé. Nous avons une culture et une civilisation propres à nous et dont nous devons être fiers. Au lieu de cela, nous voulons coûte que coûte ressembler aux Occidentaux, aux Asiatiques, aux Indiens et aux Arabes en nous dépigmentant la peau, en leur bradant nos ressources et en adoptant leurs modes vestimentaires. Du coup, nous sommes perdus et nos traditions nous échappent. Alors qui viendra défendre notre dignité d’Africain à notre place ?»