D’ores et déjà disponible sur certaines plateformes d’écoute, Petit bateau est le tout premier album du Montréalais Dakka Dembélé, né en Côte d’Ivoire de parents maliens.
Sorti sous l’étiquette Disques Nuits d’Afrique et distribué par SELECT, cet opus respire le reggae des pionniers et grands frères comme Alpha (Blondy), Tiken Jah (Fakoly) ou encore le regretté Lucky Dube que l’artiste a écouté tant de fois.
Comme ses aînés, celui qui s’appelle officiellement Seïdou Dembélé n’hésite pas à rappeler aux leaders africains qu’ils faut passer le flambeau à d’autres (Baba).
Il leur rend aussi hommage comme avec le titre Jah Blondy, qui parle de Seydou Koné, aka Alpha Blondy. « Ta vie est une leçon de courage, toi qu’on traitait de fou, parce que rasta […] tu as su porter le reggae au firmament », chante-t-il en dioula. Forcément, il y a un peu de lui aussi dans cette leçon de vie.
L’auteur-compositeur-interprète qui se présente comme l’ambassadeur du reggae africain à Montréal propose aussi des thèmes porteurs comme celui de la réconciliation, des frontières et de l’immigration.
Dans la chanson-titre, il aborde la question de l’immigration clandestine et sensibilise les jeunes à y penser à deux fois avant de partir en Europe en empruntant la mer.
« Toute une industrie se nourrit de ton sang » – Petit Bateau.
Si le refrain restera à coup sûr dans la tête de certains, saluons l’excellente idée d’intégrer l’harmonica dans cette chanson.
Débarqué dans la métropole québécoise en 2007, Dakka a roulé sa bosse dans l’industrie, collaborant avec plusieurs musiciens comme Abdoulaye Koné, David Mobio, Namori ou Ons Barnat avec la formation Solid Ground.
« L’album contient d’autres titres dont les messages portent sur le pouvoir de la jeunesse pour le changement en Afrique, l’interpellation des dirigeants du continent sur la corruption, l’équité, la liberté et la cohésion entre les peuples », souligne-t-on.
En marge de la musique, Dakka Dembélé a aussi ouvert une cordonnerie, Dakissa, qui s’est fait rapidement un nom et une place dans le paysage montréalais. Mais la musique est restée pour lui plus qu’un plaisir puisque que comme tant d’autres, il n’a pas eu peur de rentrer en studio pour proposer ce projet.
Rappelons qu’il a quand même eu une mention spéciale du jury des Syli d’Or pour sa participation en 2015.