Publié aux éditions L’Harmattan BD, le roman graphique Yao, visa refusé de Didier Viodé évoque la réalité de ces demandeurs de visa du continent africain qui n’aspirent qu’à partir, mais qui doivent trouver la meilleure excuse ou le programme approprié.
C’est l’histoire de Yao, « artiste peintre contemporain qui se cherche dans un pays où le marché de l’art est inexistant ». Dans son entourage, il y a son pote français Pierrot, à qui est proposé un « Airbnb au black » et Ayaba, la muse de notre artiste.
Yao qui rêve d’être exposer au centre Pompidou jubile lorsqu’il entend le président français (Saluons le coup de crayon de l’artiste qui croque savoureusement Nicolas Sarkozy) miser sur une immigration choisie. croyant être le candidat idéal, il s’empresse d’aller au consulat ou après une attente interminable, il n’obtiendra pas le précieux sésame.
« Désolée, visa refusé ».
Cette phrase, notre héros l’entendra souvent, et ce, les fois qu’il réussira à parler à quelqu’un, un peu comme dans les douze travaux d’Astérix.
C’est en réalité l’histoire de ces jeunes Africains qui rêvent d’ailleurs parce que leur pays ne reconnaît que trop peu leur talent. On est dans le monde de la débrouillardise.
Il y a aussi ce paradoxe entre tous les européens à qui l’on ne demande rien pour parcourir l’Afrique tandis que les Africains doivent tout prouver pour aspirer à des broutilles.
Didier Viodé s’en prend aussi à ce concept d’aide « humanitaire », Aka « vacances sous les cocotiers, qui amène sur les plages du continent tous ses gens qu’on appelle en occident ses expats.
Amitiés réelles, amour calculé, injustice et enjaillement à l’Ivoirienne sont autant d’autres thèmes abordés, toujours avec humour et sarcasme, par l’auteur de cette BD du réel.