«Réaliser un rêve c’est le tuer, en fait. Qu’est-ce qu’on va faire après?»: c’est ce que dit Florian Ordonez du duo Bigflo Oli dans un documentaire disponible sur Netflix qui montre les coulisses de la tournée du troisième album, La vie de rêve, qui va les conduire au Stadium de Toulouse et à Paris La Défense Arena, la plus grande salle d’Europe.
Fort de six ans de carrière, trois albums, plein de prix et des tournées, qui les ont fait voyager jusqu’au Centre Bell, l’attendrissant duo Big Flo et Oli a fini par être cramé. En peu de temps, ils ont beaucoup donné. Trop, peut-être.
Réalisé par Jérémy Levypon, le film donne par moment l’impression d’être véritablement aux côtés des frères Ordonnez, dans leur intimité. La brise de la Garonne résonne et les deux frères qui ont commencé si jeunes semblent presque blasés par la vie.
On découvrira que Bigflo plus qu’Oli est ébranlé par cette cadence folle. L’un supporte de moins en moins les obligations de la notoriété tandis que l’autre comprend que ça fait partie du deal.
En regardant les 1 h 40 du film, le public découvrira des artistes assez simples. Évidemment, il y a quelques moments de tensions entre les deux, mais c’est surtout cette fraternité qui retient l’attention.
Les fans de la première heure seront les plus touchés par le documentaire, mais ceux qui n’y connaissent rien ou ne comprennent que dalle au rap seront aussi fascinés par la volonté et la joie de vivre des deux artistes.
Dans l’ombre des frères d’origine algérienne et argentine, le père et la mère n’occupent qu’une petite place, contrairement aux amis et autres proches. On découvre aussi deux jeunes hommes fidèles en amitié et même si la caméra les oblige à être dans leur meilleur jour, il est difficile de les prendre vraiment pour des bad boys.
Au final, pendant tout le film, on a du plaisir à les écouter et on est presque aussi déçu qu’Oli à l’idée de cette fameuse pause d’un an annoncée et qui semble si logique finalement.