L’artiste franco-mauritanien Daby Touré est de retour avec un nouvel EP, Émissaire Vol 1, sorti cet automne avec la complicité du Montréalais Chris Velan.
Composé de quatre chansons, dont la très mélodique Voyageur, qui clôt ce projet tout en douceur, Émissaire Vol 1 permet une nouvelle fois de se faire une idée de l’immense talent de Daby Touré, ce citoyen du monde qui n’a de cesse de rendre compte des maux de la société. Le titre cité ci-haut, qui parle de migration, est un exemple puisqu’il témoigne de « la fragilité et de la vulnérabilité de la condition humaine ».
L’ambiance de ce EP tient plus au blues désert, cette musique si caractéristique de l’Afrique de l’Ouest saharienne. On se croirait près d’un feu dans l’Adrad de la Mauritanie, l’Adrar des Ifoghas ou plus simplement..au Saguenay ou dans les Laurentides.
Le mini album s’ouvre sur Dem avec la voix si particulière de Daby Touré, qui chante en wolof sur ce titre, mais il y a aussi celle de Chris Velan. Dans l’album, on entendra aussi du français, et de l’anglais, ou encore du Soninké et du Pulaar.
Il est question d’amour, à l’exemple du sacrifice que font les parents pour leurs enfants, de la solitude et de l’indifférence ou encore de l’origine du monde. « À la base, on vient tous du même endroit », explique d’ailleurs Daby Touré en parlant du titre Douna, du nom d’une de ses filles.
«Avec son rythme mélodieux, sa répétition induisant la transe et sa douceur de berceuse, Daby et Chris ont trouvé un terrain fertile pour tisser leurs idées mélodiques et incorporer leurs propres influences contemporaines», explique-t-on.
On dénichera aussi dans le projet un peu de folk, quelques notes de pop, non sans un soupçon de soul.
Pour la petite histoire, c’est il y a quelques anneés que Touré et Vela ont fait connaissance grâce à l’étiquette indépendante spécialisée dans la musique du monde Cumbancha. Il y a eu un truc entre les deux, puis en mars 2019, ils sont retrouvés en studio, n’utilisant que deux guitares et leurs voix pour se commettre.