Absolument poignant et déconcertant, le film Le Mauritanien de Kevin Macdonald revient sur l’histoire triste et vraie de Mohamedou Ould Slahi qui a passé plus d’une décennie dans l’enfer de Guantanamo, sans jamais vraiment savoir quels étaient les chefs d’accusations qui pesaient sur lui.
Arrêté dans son pays, Mohamedou Ould Slahi s’est retrouvé, sans avoir été jugé, pendant 14 ans au centre de détention de haute sécurité de Guantanamo, une base navale américaine située dans le sud-est de Cuba.
Il aura fallu que la providence le mette sur la route d’une avocate redoutable Nancy Hollander (Jodie Foster), profondément engagée dans la lutte contre l’impunité et pour la défense des valeurs de justice. Il faut d’ailleurs saluer la performance remarquable de Jodie Foster qui sait être extrêmement froide tout en étant obstinément attachante dans son rôle, tout comme sa collègue Teri Duncan (Shailene Woodley).
Le rôle du personnage principal est porté par un époustouflant Tahar Rahim qui campe presqu’à la perfection le rôle de ce Mauritanien qui s’est retrouvé dans les griffes et les méandres du système judiciaire et carcéral américain. Son arrestation survient après la tragédie du 11 septembre 2001 qui a eu pour conséquence de lancer une chasse effrénée des terroristes dans les quatre coins du monde.
Dans ce film, et dans la vie, Il faut aussi saluer le personnage intègre du lieutenant Colonel Stuart Couch incarné par Benedict Cumberbatch, qui permet d’avoir un peu d’espoir en l’humanité. Souffrez qu’on ne vous en dise pas plus ici.
Le film du cinéaste Kevin Macdonald qui nous avait déjà proposé l’excellent The Last King of Scotland a été adapté du livre « Les Carnets de Guantanamo » de Mohamedou Ould Slahi.
Alternant entre flash-back dans le passé et scène contemporaine, le long-métrage permet de mieux saisir la controverse associée à ce centre de détention. Des questions et même plusieurs critiques risquent de rester dans la tête de certains à la fin de film de 2 h 09 min.