Actrice, comédienne et même auteure, Anna Beaupré Moulounda est l’une des neuf femmes artistes de la scène qui se sont livrés à cœur ouvert sur leur relation avec leur père dans un ouvrage collectif paru chez Hugo Doc, Dans les yeux de mon père. Après avoir lu son magnifique récit, on a voulu en savoir plus sur elle.
S’il fallait vous présenter en une phrase ?
Femme de tête, femme de caractère, femme entière. Une femme quoi.
Comment vous décrirez-vous ?
Je suis une femme montagne. C’est-à-dire que je suis une force tranquille et j’ai la détermination de rester là malgré les épreuves.
Quels sont vos projets actuels et/ou futurs
Je viens de terminer la présentation de la webdiffusion d’une création filmique de la pièce Happy hour créée par la compagnie Parrêsia au Théâtre aux Écuries. (Pandémie oblige). Aussi, le livre Dans les yeux de mon père vient de sortir en librairie, c’est un collectif de comédiennes et d’humoristes qui ont écrit des textes pour parler de leur relation avec leur père. C’est à la fois drôle et touchant.
Depuis deux ans, on peut me voir le samedi matin à la télé de Radio-Canada dans l’émission jeunesse 14 mille millions de choses à savoir.
Dans quelques semaines, il y aura la sortie sur Tou.tv d’une nouvelle série Comment survivre à ses enfants dans laquelle j’interprète un des rôles principaux. Ce sera en ondes à la télé de Radio-Canada en septembre. À l’automne 2021, je serai de la distribution de l’adaptation de la pièce Les sorcières de Salem au théâtre Denise Pelletier.
Qu’avez pu faire pendant la pandémie que vous repoussiez depuis trop longtemps ?
Écrire. J’adore écrire. Mais cela demande du temps. La pandémie m’aura donné l’espace mentale pour me remettre à l’écriture. Je suis d’ailleurs en train écrire un récit de vie, dans lequel je partage les derniers jours vécus avec mon père avant sa mort. Le titre, c’est Le géant endormi.
J’aimerais en terminer l’écriture à l’automne. Et puis si j’arrive à dégager encore plus de temps, j’aimerais écrire cette pièce de théâtre qui me trotte dans la tête depuis quelques années déjà.
Quel a été le moment le plus dur pendant le confinement ?
Je suis consciente d’être privilégiée, donc j’ai pu vivre cette période de confinement comme une opportunité pour me recentrer sur moi-même, être pleinement disponible pour mes enfants et pour réévaluer mes objectifs professionnels et personnels. J’en ai profité pour refaire le plein d’énergie.
En tant qu’artiste, j’initie beaucoup de projets personnels, bien que cela soit valorisant, c’est très épuisant, car souvent il faut porter plusieurs chapeaux (productrice, autrice, interprète). Et comme ce n’est pas toujours payant, il faut en faire beaucoup en même temps, alors à la longue c’est très épuisant.
Votre moment “coup de cœur” pendant le confinement ?
Les vagues de solidarité entourant les évènements tragiques de George Floyd et Joyce Echaquan entre autres.
Je vois qu’il y a de plus en plus d’alliées et que les choses avancent (pas assez vite à mon goût) vers une plus grande égalité de tous les individus dans notre société.
Ce qui vous manque le plus de l’avant-pandémie ?
Les gens. La proximité avec les gens. Les réunions d’amis, en famille. Les fêtes, les longs soupers à discuter et surtout à rire.
Votre souhait pour 2021 et 2022 ?
Étant féministe et issue d’une minorité visible, je suis très sensible aux enjeux que vivent ces deux communautés. Je souhaite donc dans le futur que les luttes touchant ces deux groupes continuent de trouver de nouveaux alliés et que les gens en situation de pouvoir passent de la parole à l’action.
Quel est votre message aux jeunes racisé(e)s du Québec ?
D’autres jeunes racisés sont venus avant vous et ont commencé à tracer le chemin. D’autres sont là en ce moment et continue de foncer chaque jour, alors vous qui allez venir demain, soyez fiers de poursuivre le travail et n’attendez pas qu’on vous donne la place. Prenez-la.
Quelles sont vos idoles de jeunesses ?
Je regardais beaucoup la télé étant en enfant.
Et comme je ne me voyais pas représentée à la télé québécoise je me suis vite tournée vers la télé américaine.
J’y ai alors découvert Eddy Murphy et Whoopie Goldberg. C’est eux les premiers qui m’ont ouvert l’esprit et qui m’ont donné la force de croire que mon rêve d’être comédienne au Québec était possible.
Que faites-vous pendant les vacances ?
Chaque année je m’oblige à prendre des vacances, car sinon je travaillais tout le monde. Normalement j’aime bien voyager, et comme je veux être sûr de ne pas accepter de contrats pendant ces jours-là j’achète mes billets d’avion à l’avance, comme ça je n’ai plus le choix de partir. Je privilégie les pays chauds, idéalement avec du sable, des palmiers et une mer turquoise.
Quel est le dernier livre lu ?
L’année du oui de Shonda Rhimes. Un livre qui botte les fesses dans le bon sens et qui donne envie de se dépasser.
Quelle est la chanson que vous écoutez souvent récemment?
Trop de choix de réponses possibles. Je suis dans une période »nostalgie » alors j’écoute des classiques en boucle: I’ll shall be released de Nina Simone, ever i saw your face de roberta Flack, I’ll rather go blind d’Etta James.
Votre film « coup de cœur » depuis un an ?
Ce n’est pas un film, mais des séries. J’ai eu des coups de coeur pour des séries québécoises disponibles gratuitement sur Tou.tv.: Je voudrais qu’on m’efface, Félix et Maude et la fin du monde et Amours d’occasion.
Questions en rafale
Thé ou café ? CAFÉ. Toujours du café.
Facebook ou Instagram ? Je suis sûr les deux, mais aucun des deux. Je déteste les réseaux sociaux.
Alexa ou Ok Google ? Aucun
Prince ou Michael Jackson? Aucun. Dans mon coeur c’est Nina Simone.
CD ou 33 tours? CD
Un dernier mot ?
Cette phrase de mon idole:
« Be a rainbow in someone else’s cloud »
Maya Angelou