Toujours publié aux éditions Gallimard BD, le second épisode de la nouvelle série de l’écrivaine, scénariste et réalisatrice ivoirienne Marguerite Abouet permet à son personnage principal, le commissaire Kouamé d’enquêter sur une disparition mystérieuse.
L’histoire de ce polar se déroule encore à Abidjan, ou Babi pour les intimes. La fille d’un riche industriel français disparait du jour et lendemain. La hiérarchie ivoirienne, talonné par la diplomatie française, presse le vaillant commissaire à la retrouver coute que coute.
Dans cette bande dessinée de 104 pages, l’auteure dissémine ici et là ce qui a fait la recette de ses ouvrages comme Aya de Yopougon ou Akissi, c’est à dire des scènes quotidiennes de la vie ivoirienne. Odeur de maquis, humour, moqueries, croyances populaires, remords d’un ex-amant, policiers hautains et condescendants, jalousie d’une femme et plus encore.
L’histoire de ce deuxième tome n’en est pas moins crédible: comment et pourquoi une jeune française encore au Lycée qui a presque tout pour avoir une belle vie peut disparaitre aussi facilement sans laisser de trace ?
Marius Kouamé, le chef de la police ivoirienne et qui se situe entre inspecteur Derrick, Colombo ou La bavure (pour les initiés), reste zen et confiant. Comme une araignée, il tisse sa toile, assume ses erreurs et avance lentement mais surement dans son enquête, non sans l’aide de son plus fidèle allié, Arsène.
Il y a aussi ce détail qui complique l’enquête: l’adolescente est albinos et quand on sait que dans certains coins d’Afrique, il y a des gens qui croient que les organes de personnes atteintes de cette maladie héréditaires ont des vertus magiques…
Souffrez qu’on ne vous en dise pas plus.
Reste que le commissaire Kouamé a promis à sa fille de dénouer l’impasse et autant se le dire tout de suite, vous le saurez en refermant la dernière page.
Ce n’est pas la fin de l’histoire qu’il faudra retenir, mais surtout l’idée d’avoir voyager de son salon pendant plusieurs pages à travers les quartiers et l’énergie qui se dégage de Babi.