Festival de jazz: Bebel Gilberto sans retenue et avec beaucoup de classe

Il aura fallu attendre trois ans pour voir enfin Bebel Gilberto au Théâtre Maisonneuve, mais l’attente a valu la peine parce que la chanteuse brésilienne a été aussi généreuse qu’heureuse de se retrouver devant le public du Festival international de jazz de Montréal qui le lui a bien rendu. Retour sur ce moment magique.

Plus que heureuse de se retrouver devant la salle de la Place des arts, Bebel Gilberto s’est assuré de donner plus qu’il en fallait pour sa prestation annoncée depuis bien longtemps au plus grand Festival de jazz au monde.

Magnifiquement vêtue d’une splendide robe rouge et d’escarpins à talons, la chanteuse s’est approprié la scène du théâtre Maisonneuve, allant de gauche à droite puis…de droite à gauche. Souriante à souhait, elle a chanté en français, en anglais comme en portugais, et s’est même permis le luxe d’embrasser le sol de la salle pour montrer à quel point elle avait bien hâte de chanter en juillet à Montréal.

Quand à un spectateur, un tantinet trop à ses aises, lui a confié que la salle pouvait chanter (pendant qu’elle prenait une gorgée d’eau), Bebel ne s’est pas démontée et a changé l’ordre de ses chansons pour faire participer tout le monde.

Accompagné de deux musiciens très complices (un batteur et un guitariste), la diva brésilienne a repris quelques-uns de ses classiques, mais aussi des pièces de ses plus récents opus, dont Agora, sorti en 2020 chez Pias.

Cet album, elle a composé et enregistré au moment ou elle a perdu son meilleur ami, sa mère puis son père. « C’était très difficile pour moi et ça l’est toujours […] L’album en conséquence est un peu plus fou, plus mature et extrêmement sincère », confie cette dernière dans le document de presse.

Par ailleurs, il faut souligner que Bebel Gilberto est devenue la 17e récipiendaire du Prix Antônio-Carlos-Jobim, créé à l’occasion du 25e anniversaire du festival de jazz en 2004, pour récompenser un artiste qui s’est particulièrement démarqué dans le domaine des musiques du monde, dont les métissages culturels ont indéniablement influencé l’histoire du jazz.

Bebel Gilberto succède ainsi à Omara Portuondo du Buena Vista Social (2019), Zakir Hussain (2018), Buika (2017), Lila Downs (2016), King Sunny Ade (2015), Paco de Lucía (2014), Amadou & Mariam (2013), Emir Kusturica (2012).

Il faut dire que cette auteure-compositrice brésilienne a enregistré huit albums en plus d’être nommée pour de nombreux Prix Grammy.

Avant son spectacle, le public du Théâtre Maisonneuve a eu droit à près d’une heure en compagnie de la jeune chanteuse espagnole Maria José Llergo et son univers teinté de flamenco et d’électro. Elle a sorti un premier album, Sanación, dans lequel, elle rend d’ailleurs hommage à son grand-père, « la personne la plus importante dans sa vie ».

Photos: Frédérique Ménard-Aubin. Courtoisie, Festival de jazz.

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