La tête d’affiche du premier jour en extérieur de Nuits d’Afrique, Femi Kuti, a offert une prestation grandiose aux festivaliers qui se sont déplacés en nombre sur les deux scènes du quartier des spectacles.
Sans jamais baissé d’intensité, le fils du légendaire Fela a rempli de bonheur les nombreux fans et autres curieux venus groover l’instant d’une soirée avec l’un des héritiers les plus nobles de l’afrobeat. L’ambiance ressemblait d’ailleurs plus à celle du Shrine, cette salle de concert mythique de Fela, à Lagos, au Nigeria.
Femi Kuti concluait à Montréal une tournée qui l’a conduite aux quatre coins du monde, soit 31 dates en six week-ends.
Le chanteur n’a d’ailleurs pas manqué l’occasion de remercier Montréal pour son accueil chaleureux (il faisait aussi très chaud), tout comme la programmation du festival qui l’a invité et accueilli.
La vedette du soir n’est pas venue seule puisque son groupe, The Positive Force, l’accompagnait. Son fils Mádé Kuti faisait également partie de la délégation.
Dans ce qui semblait être un passage de flambeau ou de témoin, le public a pu avoir une idée de son immense talent, à la toute fin du spectacle, grâce à un puissant solo de saxophone. Il a tenu avec une seule note pendant quasiment deux bonnes et longues minutes ! Ce qui lui a valu une salve d’applaudissements bien sentie et méritée.
Si Mádé Kuti a conclu une soirée où les gens ont souvent dandiné ou même carrément dansé, c’est définitivement grâce l’énergie puissante et contagieuse de son père qui, du haut de ses 60 ans, n’a pas arrêté de courir dans tous les sens sur la scène Radio-Canada.
Saluons aussi le dynamisme de l’ensemble du groupe, dont les trois danseuses et choristes qui n’ont jamais arrêté de se déhancher, de sauter, de tourner sur elle et de balancer les bras de haut en bas, de gauche à droite, puis l’inverse.
Tout au long de la soirée qui a duré un peu plus de 90 minutes, le public a eu droit à différentes pièces du double album Legacy+, paru en février 2021 chez Partisan Records, fruit du travail du père et du fils. Ce projet leur a d’ailleurs valu une nomination cette année aux prix Grammy, qui récompensent l’industrie de la musique aux États-Unis.
Femi Kuti a forcément profité de sa tribune pour dénoncer la corruption et les autres maux qui gangrènent toujours les sociétés africaines. Il a aussi fait l’effort à plusieurs occasions de s’exprimer en français, ce qui n’a pas manqué de ravir le public.