Récipiendaire du Cesar du meilleur scénario original, il y a quelques semaines, le long métrage L’innocent de Louis Garrel arrive enfin au Québec, fort d’un très bel accueil dans les salles en France. Voici plusieurs raisons de courir voir ce magnifique film.
Dans cette comédie policière de 100 minutes finement scénarisée, le spectateur découvre l’histoire touchante d’Abel et sa mère Sylvie (Anouk Grinberg).
Cette dernière s’amourache d’un certain Michel, qui termine un bail de cinq ans de prison. Les deux tourtereaux vont rapidement se marier, mais le jeune fils, sceptique, va questionner cet amour qu’il ne s’explique pas.
C’est en animant des ateliers de théâtre en prison que la mère, une comédienne, tombe donc amoureuse de l’attachant prisonnier.
Campé par un excellent Roschdy Zem (Indigènes, Omar m’a tuer, Chocolat, Roubaix, une lumière), Michel va devoir néanmoins convaincre son nouveau beau-fils de lui accorder sa confiance. Tant bien que mal, Abel (Louis Garrel) va donner lui donner une chance, forcé un peu par sa meilleure amie Clémence (l’excellente et éblouissante Noémie Merlant).
Pas étonnant d’ailleurs que cette dernière ait raflé le César de la meilleure actrice dans un second rôle lors de la 48e cérémonie des César qui a eu lieu à Paris le mois dernier. C’est une des clés de cette magnifique comédie saupoudrée de bienveillance et d’une larme de romance.
Avec son sourire contagieux, sa classe, elle est capable de personnifier à la fois légèreté et profondeur. C’est d’ailleurs ce qui a plu au cinéaste qui l’explique dans le document de presse du film.
Quant à l’expérimenté acteur franco-marocain Roschdy Zem, évidemment, il convainc dans son rôle de taulard difficile à cerner, tout en étant néanmoins «tendre [et] sentimentale», souligne également Louis Garrel.
Pour la petite histoire, c’est au dernier Festival de Cannes que ce film du talentueux Louis Garrel (aussi bien à la réalisation qu’au premier rôle) a été présenté en première mondiale.
Pour ce projet, Garrel s’est d’abord et avant tout inspiré de son histoire personnelle. « Ma mère (Brigitte Sy) a travaillé 20 ans en prison, explique-t-il. Depuis l’âge de 11 ans, j’ai fréquenté des personnes qui sortaient de prison, parfois y retournaient… On les voit, on n’a plus de nouvelles. À la maison, j’ai toujours connu des types très marrants. »
Le film aborde aussi les questions du deuil, du mensonge et forcément celle de la relation mère-fils. Tout n’est pas non plus rose. Des longueurs accompagnent des scènes plus drôle, mais saluons aussi le scénario et l’interprétation du quatuor d’acteurs. Certains apprécieront la scène de course de Clémence après un braquage et le tableau final.
L’Innocent est le quatrième long métrage de Louis Garrel, mais il deviendra certainement un de ces films dont on se rappelle toujours l’histoire et qui devient un classique.
Plusieurs vont adorer l’ambiance musicale qui rappelle une certaine époque (est-ce les grandes années de la de la variété française ?) Entre autres, citons Nuit magique de Catherine Lara, Pour le plaisir de Herbert Léonard, Une autre histoire de Gérard Blanc ou la délicieuse I Maschi de Gianni Nannini.