C’est dans la salle intimiste du Petit Outremont que la talentueuse Veeby a pu poser ses valises, l’instant d’une soirée, pour offrir à son public des premiers jours un concert unique et essentiel, elle qui est bien souvent occupée à organiser son Festival international Afropolitain Nomade.
En une heure à peine, l’interprète aux multiples casquettes a réussi à faire voyager son public sur plusieurs continents. Les sonorités soul, jazz, bossa-nova et africaines, riches en textures et en symboliques ont éveillé plusieurs sens de l’audience.
Ces rythmes vibrants, aux allures de bon néo-soul, ont rapidement bercé l’auditoire rappelant l’univers d’Erikah Badu et se frottant aussi modestement au style de Sade. Le public a eu droit à un plaisir auditif, sensoriel, voire expérientiel généré par la dextérité des musiciens qui ont accompagné la reine du soir sur cette scène.
Grâce à des titres profonds comme My Prayer, Frères de sang, Wele Kuaku ou encore Black, Veeby a su transpercer les cœurs des spectateurs en usant de sa voix puissante et veloutée. Ses convictions ont été élevées par les instrumentistes dont la sonorité pouvait se ressentir dans tout le corps.
Le voyage était généreux en termes de qualité, mais aussi de styles musicaux. Allant de sa signature légendaire Afro Soul, au reggae et même au Kompa sur son morceau Vivre remixé pour l’occasion.
Le soleil brillait dans la salle à ces moments particuliers qui paraissaient si précieux aux yeux de la chanteuse. Elle ne cessait de démontrer sa reconnaissance pour tous les gens qui la soutiennent depuis plusieurs années. Et à juste titre d’ailleurs, car Veeby est une artiste intègre et authentique. Son originalité par son style, son énergie positive et ses actions sociales font de cette femme un modèle de réussite à suivre et à étudier de plus près.
Le public avait fait le déplacement, malgré la soirée printanière. Plusieurs générations venant de tous horizons se sont pressées sur les quelques sièges du parterre.
Les langues et accents s’entremêlaient en attendant l’entrée de l’artiste sur scène. La prestation de Veeby a débuté aux alentours de 20 h 15 pendant que les fans et les curieux continuaient de remplir la petite place du Théâtre Outremont.
Introduite par l’organisme Diversité Montréal, la reine de l’afrosoul montréalais a fait son entrée sur scène rayonnante couronnée de son afro et vêtue d’une veste aux couleurs du soleil.
Avec humilité et modestie, elle a salué son public en le complimentant sur sa beauté. Après avoir remercié ses musiciens, elle a débuté le voyage musical avec le titre Me ti we. C’est une Veeby charismatique qui s’est présentée devant l’auditoire, attentif et très sensible à ses vibrations.
Sans une minute à perdre, elle a enchaîné plusieurs titres de son dernier projet musical intitulé Zandj, sorti en 2021. Soutenue par ses musiciens dont le jeu était exceptionnellement bon (sous la direction artistique du guitariste M. Henry), l’interprète s’est livrée à un exercice de sensibilisation sur plusieurs sujets qui lui tenaient à cœur.
L’humanité, la résilience, la confiance en soi, l’africanité, l’affirmation de soi et de sa féminité, la foi, l’espoir: autant de positions et de messages forts portés par leur dimension universelle qui a sûrement touché, d’une certaine manière, chaque auditeur présent dans la salle.
La force de Veeby, c’est aussi la puissance du métissage, perceptible à travers ses inspirations. Elle chante en plusieurs langues et sait rassembler autour d’elle des talents de toutes natures.
Quel rafraîchissement de vivre un concert en 2023 avec de vrais musiciens, une vraie voix, du bon son. Et ce, créé par des jeunes, de surcroît noirs et ingénieux dans leur domaine respectif.
Si vous n’avez pas encore eu la chance de vivre l’expérience musicale Veeby en live et que vous cherchez de la musique qui pourrait faire vaciller votre âme: écoutez ses œuvres, sans modération, sur toutes les plateformes digitales notamment sur Spotify ou YouTube.