Avec ce tout premier roman graphique signé Emmelyne Octavie et Samuel Figuière, le duo explore la notion de l’exil. Celui dont on ne peut facilement se défaire. Celui qui nous marque. Celui qui nous nourrit. Celui qui nous façonne. Celui même qui nous hante en même temps qu’il nous tient en haleine.
On connaissait déjà Emmelyne Octavie pour ses talents de comédienne, poétesse et dramaturge. Dans ce premier roman graphique, la Guyanaise s’attaque au 9e art pour interroger la délicate question du déracinement, entre nostalgie et optimisme.
Alors qu’elle était en résidence en France, l’auteure décide de retrouver des Guyanaises et Guyanais qui y sont restés. Ces personnes qui ont pris un billet d’avion sans retour, quittant ainsi ce petit bout d’Amazonie, enclavé entre le Brésil et le Suriname.
Sillonnant la Picardie et les Pyrénées-Orientales, Emmelyne Octavie voyage avec son enregistreuse et son calepin. Elle veut écouter, comprendre, donner la parole à ces vécus inspirants et touchants.
L’auteure réalisera d’ailleurs son ambition d’abord avec une série balado, puis à travers cet album graphique. D’ailleurs, on sent toute la complicité de l’auteure avec son illustrateur et co-scénariste, le lyonnais Samuel Figuière qui trace ses coups de crayon au fil des émotions.
Trouver des réponses
Emmelyne Octavie veut comprendre ces Guyanaises et Guyanais qui sont partis ailleurs, bien souvent pour se réaliser. Ces personnes pour qui la Guyane est devenue un souvenir, même si elle ne se conjugue qu’avec le verbe aimer.
Elle donne la parole à des étudiantes et étudiants, des personnalités politiques ou des personnes aînées qui lui raconte à tour de rôle un exil parsemé de victoires, de défaites, de certitudes et oh combien de doutes.
Un exil que toute personne immigrante peut ressentir : la tête dans les souvenirs, le cœur dans les projets et les pieds vers une concrétisation. La Guyane, c’est ce territoire d’Amérique du Sud où l’on peut à la fois venir et vivre en exil, toute une vie durant. À travers les témoignages, Emmelyne Octavie esquisse la complexité d’un territoire guyanais en prenant soin d’y relater toutes les nuances de couleurs…
Un billet pour l’exil
Emmelyne Octavie et Samuel Figuière
Éditions Marabulles, 143 pages