Elle en rêvait en novembre dernier au MTelus et c’est maintenant chose faite. Yemi Alade a offert un show des plus spectaculaires sur le parterre du Quartier des spectacles pour le Festival Nuits d’Afrique. Nul besoin de trop se forcer à rester statique, l’inépuisable star a fait bouger son public.
La reine de l’Afropop ou la Beyoncé d’Afrique, comme on se plaît à la surnommer, a fait danser le public montréalais, quasiment impossible à dénombrer mercredi soir.
Son spectacle, totalement gratuit, était une suite logique à sa représentation à guichet complet au MTelus. Et, c’est certainement l’un des temps forts qui marquera cette 36e édition du Festival international nuits d’Afrique.
21 h 30. Le public scande son nom, en rythme et surtout en hâte au coup d’envoi. Clin d’œil populaire: c’est le Calm Down de Rema qui resonne avant de voir arriver l’artiste, ses cinq musiciens.
«Elle rentre toujours sur la seconde chanson», entend-on à côté dans la foule, comme pour prévenir que le meilleur reste à venir.
«Nowhere be like Africa» (L’Afrique est nulle part ailleurs)
Le ton est donné: le show fait rayonner les talents africains, mais surtout la diversité exemplaire de la métropole qui n’a aucun mal à s’y retrouver, entre swahili, yoruba, igbo et autres langues du continent, mêlées à l’anglais et quelques bribes de français par ci et par là.
Sur scène et accompagnée de ses deux danseuses, la chanteuse révèle petit à petit son dynamisme, d’une voix de plus en plus puissante et affirmée.
Lauréate de la meilleure artiste féminine aux MTV Africa Music Awards, Yemi Alade est cette femme qui clame sa liberté, sa confiance, son indépendance avec humour, mais surtout avec fierté pour ses racines nigérianes.
Pas pour rien que le titre Africa qu’elle chante normalement avec Sauti Sol a été l’un des moments les plus vibrants de la soirée. L’émotion y était incarnée par les lumières des cellulaires et des briquets scintillants de la foule.
Twerk, dancehall ou coupé-décalé
Yemi Alade est doté d’un franc parlé, celui digne d’une femme qui souhaite veiller sur les autres avec amour et bienveillance. Chacune de ses chorégraphies a été calculée au pas près, dévoilant les meilleurs mouvements de twerk, dancehall ou coupé-décalé, avec classe et caractère.
Décloisonner l’afrobeat en y incluant quelques bribes de pop, hip-hop, soul voire gospel est aussi le genre de celle qui a participé à plus d’une centaine de concerts d’artistes nigériens de renoms, mais aussi internationaux.
Yemi Alade est de celle qui sait innover, parfois en toute candeur, simplement par goût de créativité. Le clou de la soirée est bien évidemment l’interprétation de son titre Johnny.
«La vie de chanteur, c’est vraiment pas facile-oh!» lance-t-elle au public qui lui a offert un bain de foule pour la suivre…sans qu’elle ne parvienne pour autant à retrouver le mystérieux inconnu…