La plus célèbre chanteuse sahraouie Aziza Brahim vient de publier un nouvel album, qui s’intitule Mawja (vague en arabe hassaniya ou mauritanien), chez Glitterbeat Records.
Ce nouvel album de l’auteure-compositrice-interprète sahraouie Aziza Brahim est coproduit par son collaborateur de longue date Guillem Aguilar.
Selon la maison de disque, Mawja est construit à partir de percussions sahariennes et ibériques, mais aussi avec des guitares et une basse « chaleureuse et enveloppante ». À ce titre, il fait penser au premier album de la chanteuse, Soutak, sorti en 2014.
« La voix de Brahim, comme toujours, est une source d’émotions profondes et résonantes, précise-t-on: Le désir de patrie, la lutte pour la liberté, l’amour pour ses aînés, le déroulement du temps, des vagues d’histoire, des vagues de son. »
Rappelons qu’Aziza Brahim a grandi dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie, après que sa famille ait été contrainte à l’exil du Sahara occidental.
C’est dans ce contexte qu’elle a passé beaucoup de temps à écouter la radio. Elle a ensuite pu partir étudier à Cuba, avant de vivre à Barcelone.
« La musique vous permet d’enrichir vos sons originaux avec d’autres que vous apprenez. Mawja reflète tout ce qui m’implique, confie la chanteuse. Il y a le tambourin, le tambourin carré, l’almirez (pilon et mortier) qu’on entend dans la musique folklorique partout dans la péninsule. »
Ce nouvel album est arrivé après une grave crise d’anxiété, mais c’est dans la douleur que sont nées l’inspiration et les chansons de Mawja.
« Au moment où j’étais en convalescence, la Covid et le confinement sont arrivés, et nous avons dû arrêter la tournée que nous avions prévue. Cela a aggravé mon état. J’ai dû me battre pour garder mon équilibre. Puis, alors que j’ai commencé à récupérer, en novembre 2020, mon pays, le Sahara occidental, était de nouveau en guerre contre le Maroc. Il l’est toujours. […] Un an plus tard, ma grand-mère Ljadra est décédée. Elle était très importante pour moi et cela a provoqué une rechute ».