Dans son dernier livre, l’auteur et enquêteur français Pierre Péan revient sur les raisons des principales guerres survenues en Afrique ces dernières années, au premier rang duquel, la guerre du Rwanda.
Auteur d’une vingtaine d’ouvrages comme Une jeunesse française en 1994 ou Le Monde selon K, toujours chez Fayard en 2009, Pierre Péan, s’oppose à la Francafrique de François Xavier Vershave qu’il dénonce dans son livre Carnages – Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, publié en 2010.
Surtout, il tente de démontrer que la raison des différents conflits qui ont explosé depuis plusieurs années est la lutte d’influence entre les puissances occidentales, principalement, la France et les États-Unis, notamment pour la domination de l’échiquier mondial, sur fond de richesse minière.
Pour appuyer son explication, Péan revient sur les guerres du Congo, du Soudan de Somalie et particulièrement du Rwanda, pour lui, à l’origine de bien des victimes en Afrique. Selon l’auteur, une alliance américano-rwandaise serait au cœur de plusieurs conflits de la région des grands lacs, depuis les années 90.
En l’occurrence, l’auteur tente de démontrer que le génocide rwandais ne serait pas aussi simple et trivial que ce que veulent croire la plupart des médias.
Le livre de 600 pages, si elle ne convainc pas toujours sur tous les aspects, a au moins le mérite de nous faire prendre conscience d’un fait : la vérité absolue n’existe pas.
Dépendamment du côté qu’on se place, une vérité semble plus acceptable qu’une autre. Et dans le cas du génocide rwandais, l’explication de l’auteur laisse un froid dans le dos.
Pour autant, Carnages – Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, est un livre fascinant et tous ceux qui sont intéressés par l’Afrique devraient le lire, ne serait-ce que pour se rendre compte des innombrables intrigues qui inondent sa réalité géopolitique.
« Depuis 1994, la Françafrique agit comme un dense écran de fumée qui ne laisse voir de l’Afrique que les prétendues conséquences des agissements diaboliques perpétrés par la France depuis la fin du XIXe siècle, et masque complètement les actions entreprises, depuis la chute du Mur de Berlin, par de nouveaux grands acteurs extérieurs qui ont pourtant très largement éclipsé les «néocolons» français. Créateurs et propagateurs de ce nouveau concept ont objectivement aidé Washington, Londres, Jérusalem et Bruxelles à gagner la guerre médiatique menée contre la France en lui imputant la responsabilité d’actes qu’elle n’avait pas commis et en empêchant que leurs vrais responsables soient désignés et inquiétés. »