Jusqu’au 18 juillet, dans le cadre de la série Zoofest, un bouffon vient rendre visite, tous les soirs, à 19h, au Café Cléopâtre. Sami Ameziane, alias le Comte de Bouderbala, distille coups de gueule et vannes sur lui, sa famille, ses expériences. Il propose un tour d’horizon éclaté et sans concessions. Du stand up pur, efficace sans tabous, mais très bien tourné.
D’origine algérienne, issu de la Seine St-Denis, ex-étudiant et prof aux États-Unis, ancien basketteur NCAA et dorénavant chroniqueur radio sur France Inter, le Comte de Bouderbala a de la matière pour s’inspirer et il le fait bien.
Dès son arrivée sur scène, une aisance pour mettre le public (2/3 français, 1/3 québécois) dans sa poche se dégage.
Lui, son créneau n’est pas d’arriver sur scène et de commencer à « clasher » le public. Non, lui commence directement par l’autodérision. Son physique, ses parents, sa vie, la vie à Paris, ses galères, tout y passe.
Ses pics sont vifs et efficaces, le « seul basketteur d’un mètre cube » comme il se décrit, offre diverses réparties acerbes sur les supporters de football (l’enterrement d’un supporter sous fond de chants de supporters est particulièrement réussi) ou encore sur le peuple des Roms qu’il imite à la perfection.
Il drible entre les thèmes avec fluidité, décalages et audace, le public au bout de 20 minutes est conquis, une vanne fuse sur ses origines arabes : « ce sont les Arabes qui ont créé les maths : 3 Fatwas 3, 2 Fatwas 6… ». Une autre titille la France et son emblème « très méchant », le coq !
Une belle rencontre entre ce bouffon et un public, pas forcément conquis d’avance, mais totalement tombé sous le charme.
Tout simplement drôle, Le Comte de Bouderbala s’impose dorénavant comme une valeur sûre du stand-up français.
Petit bémol, le spectacle est court (moins d’une heure) et on aimerait le voir dans une version aussi piquante, mais plus longue.