Touki Montréal vous fait découvrir Soul Power, film qui nous emmène tout droit à Kinshasa, la capitale du Zaïre, pour y célébrer l’age d’or de la musique soul.
Nicolas Roux
« La jungle n’est pas en Afrique, mais à New York » déclare Muhammad Ali. Une phrase choc, illustrant les oppositions défendues par Soul Power.
Octobre 1974. Kinshasa est le centre du monde. Muhammad Ali y affronte George Foreman pour la reconquête de son titre de champion mondial de boxe. En marge de ce combat légendaire, se déroule un festival de musique regroupant les plus grands artistes afro-américains et africains de l’époque. Le réalisateur Jeffrey Levy-Hinte retrace cette histoire, entièrement à partir d’image d’archives.
Le film présente les coulisses et les performances de cet événement unique. Ceux que l’esclavagisme a séparés, se retrouvent le temps de quelques soirées. Se succèdent ainsi les prestations électriques de James Brown, B.B. King ou de la Cubaine Celia Cruz. L’étincelante Miriam Makeba se charge quant à elle de représenter le continent africain, interprétant, en langage xhosa, la chanson que les colonisateurs dénomment péjorativement The Click Song.
Mais le vrai héros de ce film s’appelle Muhammad Ali. Fidèle à son personnage militant, il se fait la voix de tous les contrastes qui animent Soul Power. Loin de la démagogie du politiquement correct, le boxeur s’attaque sans peine à ces artistes qui, selon lui, ne diront jamais rien contre les blancs ou le gouvernement par crainte de perdre un sou. Ce clinquant du show business américain met en évidence un autre dilemme : ces Afro-Américains affirment rentrer chez eux, mais le sont-ils vraiment ?
Soul Power, en salle au cinéma l’AMC Forum
La bande annonce :
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