Découvrez la critique du documentaire d’André Saint-Pierre, Rwanda, je me souviens , présenté dans la section Documenetaires du monde du FFM à Montréal.
Rwanda, je me souviens nous met à côté des rescapés du génocide. La caméra s’approche tellement prêt des visages et du regard qu’elle réussit à nous faire vivre cette intimité tragique. Les effets de mise au point nous empêche de prêter attention au décor, aux objets, seules les émotions et la voix des rwandais filmés nous parviennent. Peut-être parfois trop, mais l’intention prend du sens à la moitié du documentaire. La caméra ne semble n’avoir voulu filmer que la voix. Une intention que l’on retrouve dans Intended Consequences de Jonathan Torgovnik (Médiastorm).
Beaucoup de Rwandais se réunissent chaque année comme le montre le documentaire. Pour commémorer. Et pourtant, pour certains, le clivage entre Hutus et Tutsis est présent, même au Canada. Le génocide semble beaucoup trop proche. Pour certains, le rapport avec le pays d’origine est totalement négatif. C’est le cas de François Bugingo, aujourd’hui journaliste à Radio-Canada. Il tente de rencontrer devant une caméra Léon Mugesera qui étonnament réside au Canada.
Rwanda, je me souviens s’attache aussi à décrypter les relations qu’entretiennent aujourd’hui les Tutsis et Hutus vivant au Canada. Sur toutes les rencontres prévues, une seule se fera, celle entre Ismail, Hutu et Benoit, Tutsi. L’un était forcé d’assister aux massacres, l’autre était de l’autre côté de la barrière. Les deux acceptent de se rencontrer dans un lieu insolite. Se réunir ? Accepter de se parler est peut-être déjà un grand pas…
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Charles MATHON