Envoyer et recevoir de l’argent via son téléphone portable est un service très apprécié des Congolais, en particulier de ceux qui habitent loin des grandes villes. C’est le cas des enseignants qui recevaient jusqu’alors leur salaire en banque.
Syfia International
Tous les opérateurs téléphoniques offrent désormais des services financiers à leurs clients, leur permettant d’envoyer ou de recevoir de l’argent très rapidement et en tous lieux. Des services très appréciés de ceux qui habitent loin des grandes villes et des agences bancaires.
Ils n’ont plus besoin de parcourir de longues distances pour retirer de l’argent. Ainsi les enseignants comme ceux de Shabunda, où il n’y a pas de banque, peuvent toucher leur salaire sans devoir aller à Bukavu.
Ils reçoivent leur salaire sur leur téléphone directement du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel et le retire à n’importe quel guichet de Vodacom.
«On ne demande pas de pièce d’identité pour retirer de l’argent. Il suffit de connaitre le mot de passe de son compte pour jouir de la présomption de propriétaire. Le paiement dépend du montant à retirer, car il doit être disponible dans la caisse de l’agent chez qui vous venez retirer. Tout transfert de moins de 50 $ chez Airtel est gratuit. Il faut payer des frais de 0.6$, à 1.4$ pour retirer entre 51-100 $», explique Alfred Muhindo un étudiant, abonné à Airtel money.
De nombreux clients utilisent aussi ce système pour garder leur pécule. Il est, en effet, possible d’y laisser de l’argent en y déposant des unités d’appel convertibles à tout moment en argent liquide.
Economique et sécurisé
Ces étudiants peuvent ainsi recevoir même de très petites sommes (5$ ou moins). C’est moins cher que les commissions des agences de transfert d’argent telles que Western Union ou Money Gramm.
Seul problème : l’état de la connexion que les usagers aimeraient bien voir s’améliorer pour permettre aux distributeurs de payer les clients à n’importe quel moment.
«Lorsque la connexion fait défaut (et c’est souvent le cas même une journée durant), tout est bloqué», explique Charlyn Mbonimpa, une mère de famille. Ce qui arrive aussi aux maisons de transaction monétaire. Parfois les petits distributeurs n’ont pas de grosses sommes pour servir les clients, il faut se déplacer alors vers les grands kiosques.
La sécurité de l’argent déposé ou envoyé de ces centres téléphoniques est liée au secret que le propriétaire du téléphone garde sur son mot de passe de la transaction. Si personne ne le connaît, »il est difficile que les sous s’égarent», explique DéoIsu, un tenancier de kiosque à Nyawera, à Bukavu.
«S’il advenait malgré tout qu’on perde son argent malgré toute la sécurité dont on l’entoure, le client va s’adresser au centre de téléphonie où il est abonné et y retire aussitôt ou envoie de l’argent, explique A. Nyakasane, le responsable d’un bureau de téléphonie. Par contre, si on vous vole le téléphone, vous passez au bureau et on le bloque. Le temps de swaper (ndlr – recevoir une nouvelle carte sim).»
Par Thaddée Hyawe-Hinyi