Le premier film de l’écrivain Biyi Bandele, L’autre moitié du soleil (Half of a yellow sun), adapté du second roman éponyme de l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, publié en 2006, a été projeté au Cinéma Imperial, en clôture du 10e Festival international du film black de Montréal.
Inspiré de la guerre civile nigériane qui a frappé le pays en 1967, sept ans après la fin de la colonisation britannique, le roman et ainsi le film mettent en scène le devenir de sœurs jumelles, Olanna (interprétée par l’actrice britannique Thandie Newton) et Kainene (interprétée Anika Noni Rose).
Elle y rencontrera son futur époux Odenigbo, interprété par Chiwetel Ejiofor mondialement reconnu après avoir joué Solomon Northup dans 12 years a slave.
Odenigbo incarne la figure savante issue de l’ethnie igbo, l’intellectuel aspirant corps et âme à la révolution et à l’indépendance : non pas celle du Nigeria, déjà récupérée des mains blanches du colon britannique, mais celle du Biafra.
Avec le refus de la domination fédérale des Haoussa et des Yoruba, naît la République du Biafra, au sud-est du pays, sous le commandement du colonel Odumegwu Emeka Ojukwu. Fidèle à la chronologie historique et soucieux de bien faire, Biyi Bandele intégrera par ailleurs des archives au cœur de sa fiction cinématographique, traçant ainsi un repère temporel concret.
Half of a yellow sun est la confrontation du réel et de l’idéal, de l’espérance face à la survie. Ainsi, derrière ses volutes de fumée, Odenigbo sert à ses compagnons de soirée et à sa future femme des discours révolutionnaires indépendantistes, convaincu du bien-fondé de ses aspirations, bien loin de toute implication politique ou militaire.
Qui du Biafra ou de son peuple survivra ? Survivance, certes, mais en échange de quoi ?
Pour un premier film, Half of a yellow sun est esthétiquement agréable, arborant fièrement les meilleures intentions. Toutefois, on y décèle plus la patte d’un écrivain aux intérêts et aux réflexes bien différents de celui d’un réalisateur ou d’un scénariste.
Les scènes souvent écourtées de manière abrupte, l’absence de liens transitionnels essentiels entre les scènes-clé font de ce film, un long-métrage bancal, mais heureusement efficace grâce à de bons acteurs et à une bande sonore réussie.
L’autre moitié du soleil (Half of a yellow sun) prend l’affiche à Montréal, le 3 octobre
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