Le prix Femina 2014 a été décerné, le 3 novembre, à l’écrivaine haïtienne Yanick Lahens pour son roman Bain de lune paru en septembre au Québec aux éditions Sabine Wespieser. L’Israélienne Zeruya Shalev a se son côté gagné le prix Femina étranger.
Choisie dès le deuxième tour par six voix contre quatre à Marie-Hélène Lafon (Joseph), l’Haïtienne Yanick Lahens succède ainsi à la Franco-Camerounaise Leonora Miano, couronnée en 2013 pour son très appréciée La Saison de l’ombre (Grasset).
«[Bain de lune] est un beau roman qui a le sens du mystère et de l’invisible et qui nous sort de notre horizon habituel. L’auteure évoque les ancêtres disparus, à l’influence très forte sur les vivants», a fait savoir Christine Jordis, porte-parole du jury.
Après avoir publié en 2000 son premier roman, «Dans la maison du père», chez Serpent à plumes, Yanick Lahens a publié en 2008 La Couleur de l’aube (Sabine Wespieser), prix du livre RFO et prix Richelieu de la Francophonie.
Elle est également l’auteur, toujours chez Sabine Wespieser, de Failles, un ouvrage qui s’inspire du séisme qui a frappé Haïti en 2010, ainsi que Guillaume et Nathalie, prix Caraïbes en 2013.
«Je suis très contente, a confié la lauréate après l’annonce du jury. La reconnaissance fait du bien et je suis surtout sensible au fait que le jury a compris que cette histoire, si elle se passe en Haïti, est universelle.»
Publié en septembre, Bain de lune rend hommage, en 28e pages, à la perle des Antilles qui ne cesse au fil des générations de toujours ses plaies. C’est l’histoire d’un pêcheur qui découvre, après trois jours de tempête une jeune fille qui semble avoir été agressée. C’est aussi la parole et la voix données aux oubliés du pays de Toussaint Louverture.
Outre le prix décerné à la romancière haïtienne, le jury a également couronné Paul Veyne pour son livre, Et dans l’éternité, je ne m’ennuierai pas: souvenirs, paru aux éditions Albin Michel.
Quand au prix Femina étranger, le jury a choisi l’éditrice et romancière israélienne Zeruya Shalev pour Ce qui reste de nos vies (Gallimard), à la place du romancier irlandais Sebastian Barry pour son livre L’homme provisoire, paru chez Joëlle Losfeld.