L’histoire :
L’Exil, c’est le destin de deux jeunes Sénégalais qui s’entrecroise incessamment. Nés tous deux à Dakar, Marième part poursuivre ses études à Montréal, tandis qu’Ousmane choisit Paris. C’est finalement dans la capitale sénégalaise que le couple se retrouvera… pour encore se séparer.
L’Exil est la première partie de la trilogie Partis Trop Tôt, Trop loin, qui retrace la jeunesse de l’auteure Ndack Kane. Au cours de ses 200 pages, le livre relate les conditions de vie difficiles et la solitude des étudiants africains en Occident. Si le thème a été maintes fois traité, le livre a l’avantage de parler d’une question qui l’est moins: celle du retour au pays.
Le style :
Sans phrases alambiquées ou d’effet de style à tout va, le style est simple. Trop simple peut-être. Cette écriture minimaliste conviendra bien à un jeune public, tout comme elle pourra agacer certains lecteurs plus aguerris. La qualité du roman est tout de même inégale et le ton parfois malhabile. Des narrations ultra-détaillées qui décrivent les trajets d’autobus que prend Marième pour se rendre de l’Université de Montréal à la station Berri-Uqam cotoient des passages quasi-philosophiques sur le thème du déracinement !
Le hic :
L’orthographe !! On ne lit pas 10 pages sans apercevoir au moins une faute de français ou une faute de frappe. Ce manque de corrections fera sans doute perdre le fil de l’histoire aux lecteurs pointilleux. D’autres feront preuve de plus d’indulgence en se rappelant qu’il s’agit d’un des premiers ouvrages de la maison d’édition Phoenix, basée au Michigan. Mais, pour être crédible, la maison d’édition de la diaspora africaine devra hausser d’un cran le niveau de relecture de ses prochaines publications.
Un passage tiré du livre :
« Il fait tard et Ousmane est épuisé. Mais il lui reste encore des ustensiles à récurer et le sol de la cuisine à nettoyer. Pour pouvoir à la fois vivre à Paris, envoyer de l’argent à Dakar et faire des économies, il est oblige de bosser à la banque la journée et de passer quelques heures encore au restaurant le soir. Il mène sa vie à un rythme de fou et se demande jusqu’à quand il lui faudra continuer à vivre comme ça. Il travaille beaucoup trop pour presque rien et est trop intelligent pour s’en contenter. »
L’auteur :
Ndack Kane est née au Sénégal, il y a tout juste trente ans. Après son secondaire, elle s’installe à Montréal où elle décroche un baccalauréat en sciences économiques et une maîtrise en sciences de la gestion. Elle est actuellement chargée de cours à l’UQAM.