Betty Bonifassi avait envie de se plonger dans cette musique qu’elle décrit comme le lien manquant entre les polyphonies africaines et le blues. Son album éponyme est sorti en septembre 2014. Il y a également plusieurs spectacles, notamment à Montréal en Lumière l’hiver dernier et au Festival de jazz, en 2014.
Musicalement, la chanteuse de BEAST est très fière de son projet. Et il y a de quoi. Outre l’accueil triomphal des critiques et du public d’ici, les premiers retours en France et aux États sont assez positifs, dit-elle.
Les voisins du sud, assure-t-elle sont même très intrigués. «Moi je suis sûr […] que si Oprah entend qu’une femme blanche, Italiano serbe est allée faire un chant hommage aux chants d’esclaves, ça va l’intéresser». Voilà, le message est lancé.
Betty ne veut pas savoir ce qui se passera dans sa vie future. «Tout ce que je sais, c’est que plus je vieillis, plus j’essaye de vivre dans l’instant présent, dit-elle. La musique n’est pas un monde facile, humainement, en groupe et aussi pour une femme qui crée. Ce n’est pas simple. »
« Je ne pose pas trop de question, ajoute la chanteuse. Je trouve ça formidable que je puisse avoir un projet aussi barré. J’ai un concept musical qui existe, qui touche, qui attise la curiosité et sur lequel il y a des choses à dire. »
Pourtant, un projet bien particulier trotte dans sa tête. « Moi ce que je souhaite, c’est faire une tournée ou je puisse la journée aller dans des lycées, ou des collègues ou des cégeps, [ici comme en France ou aux États-Unis] pour aller parler de l’esclavage et ensuite le soir, faire un show», explique l’artiste.
« Je trouve ça génial d’expliquer aux jeunes que toute la musique qu’il écoute aujourd’hui vienne de ces gens », précise-t-elle encore.
Retour en photos sur son spectacle au Festival de jazz
Photos: ® Frederique Menard Aubin, Courtoisie : Festival international de jazz de Montréal