Se farcir des humoristes français, le jour de leur fête nationale (14 juillet, au Zoofest), dans le cadre du Cabaret des maudits Français, c’est exactement le défi que s’est donné Touki Montréal. Mettons les choses au clair : il n’y a pas eu de regret.
Animée par le turbulent et «vrai traître» Uncle Fofi, la soirée a vu défiler plusieurs humoristes dits de la relève – surtout – francophones. Noman Hosni, mais aussi Fary, Alex Vizorek, Marina Rollman, Thomas Wiesel, Jason Brokerss et Donel Jack’sman ont eu la délicate mission d’animer la foule et d’être marrant.
Fort d’une expérience plus riche que les autres, le dernier cité a sans aucun doute été plus vif dans la peau de celui qui est à l’aise.
Également programmé dans le cadre de Juste pour Rire (salle Claude-Léveillé jusqu’au 16 juillet), le Camerounais d’origine a montré en quelques minutes ce qui a fait son talent à l’émission On ne demande qu’en rire. On ne vous en dira pas plus.
La Belge Marina Rollman, seule femme de la distribution, a été très efficace dans le rôle de la fille que personne ne connaît. Elle a expliqué à l’auditoire pourquoi les Parisiens étaient des « fils de pute», même quand ils sont itinérants. « Ils ont les itinérants les plus méchants.» Dans sa Suisse natale, les SDF rendent la monnaie, a-t-elle glissé notamment. Il a été aussi question de mitaines et des collants « bébé à bord » qui ne peuvent protéger en cas d’accident. Pour Marina, être mère, c’est aussi devenir MILF.
Les homosexuels en ont pris pour leur grade. Les Français Fary, à ne surtout pas confondre avec une femme au Ikea, et Jason Brokerss, dont on se demande toujours s’il est réellement marrant n’ont pas raté l’occasion de se dissocier de long en large des gais.
Jason a aussi failli se marier avec une Marocaine comme lui, « mais le problème avec les Maghrébines, c’est que ce sont les seuls êtres au monde, avec les ours bruns et les pandas qui sont capables de prendre 30 kilos en trois mois ».
Avec ses cymbales et sa dépendance à l’Allemand Patrick Suskind, le Belge Alex Vizorek a été l’une des belles révélations de la soirée, tout comme Noman Hosni qui a clôturé la distribution.
Dans ce qui est un extrait de son spectacle, Vizorek s’est demandé pourquoi un musicien choisirait d’apprendre les cymbales plutôt que la guitare ?
Il a également confirmé – si besoin était – que se masturber avec les deux parties de l’instrument n’était pas recommander. Surtout pas.
Vraiment pas étonnant qu’il soit devenu chroniqueur sur France Inter et qu’Uncle Fofi l’ait affublé du titre de « meilleur humoriste belge de l’univers ». Les amateurs de comique visuel se sont aussi régalés.
Quant à Noman Hosni, il a choisi de s’attaquer aux relations de couple. Et si les hommes avaient le droit aux gynécos, est-ce que les conjointes et copines trouveraient ça drôle que la spécialiste soit douce ?
Forcement il s’en est pris au couple le plus proche de la scène. Ils étaient ensemble depuis très longtemps (huit ans!), habitaient ensemble et s’engueulaient encore. En quelques minutes, il a donné l’envie aux spectateurs d’aller voir son dernier spectacle, le même soir et en duo avec Marina Rollman.
L’autre Suisse, Thomas Wiesel, qui n’avait pas le profil de l’emploi, a été efficace. Coincé du cul, mais pas trop, juif, mais sans plus, il a surtout osé, notamment surtout l’holocauste ou l’enfant handicapé.
Mentionnons également le rôle important de Farès Mékideche, alias Uncle Fofi, en maître de cérémonie, dans lequel il excelle depuis six ans au Couscous comedy show. Reste qu’il s’est aussi lancé dans l’aventure du stand-up avec Allez viens! On est bien!. Il a d’ailleurs profité de sa tribune pour distiller quelques-unes de ces astuces pour vivre comme un homme de sexe musulman.