Il y avait un petit air de déjà vu au Centre Bell lors du passage du maestro (Stromae, c’est maestro en verlan). C’est le même public hétéroclite que l’année dernière qui s’est pressé pour voir à l’oeuvre le prodige belge. Du jeune écolier, à l’étudiant branché en passant par la mère de famille bon chic bon genre… Une chose est sûre: Paul Van Haver plaît à plusieurs générations.
Ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister aux deux concerts de Stromae l’année dernière ont pu se rattraper cette année.
Tout comme ceux qui ont été déçus de l’annulation de sa participation au festival Osheaga en juillet dernier pour des raisons de santé.
Certes, le spectacle présenté lundi était le même que ceux présentés l’année dernière à Montréal.
C’est toutefois avec la même fougue et le même entrain que Stromae a conquis son public montréalais. Malgré ses petits ennuis de santé cette année, le jeune homme s’est montré dans une forme exceptionnelle sur la scène du Centre Bell.
Spectacle filmé
C’est exactement à 20 h 30 que l’artiste belge est monté sur scène, sous un tonnerre assourdissant d’applaudissements. Une ponctualité très rafraîchissante pour un artiste de ce calibre.
Un petit détail qui a son importance: le spectacle était filmé et apparaîtra peut-être sur le DVD du spectacle.
Tout au long du spectacle, l’auteur-compositeur-interprète de 30 ans s’est éclaté en reprenant plusieurs titres de ses deux albums «Cheese», sorti en 2010, et son très plébiscité «Racine Carrée», paru en 2013 et écoulé à près de deux millions d’exemplaires.
«Je cours», «Peace or violence», «Tous les mêmes», «Ave Cesaria», «Carmen»… Autant de titres qui ont soulevé la foule.
«Je vous aime à mort», a-t-il laissé échapper en chantant «Te Quiero».
Mais ce sont ses gros succès qui ont déchaîné le public. Pour le morceau «Formidable», le chanteur à l’allure dégingandée est arrivé sur scène, feignant d’être saoul, comme dans le vidéoclip devenu viral à sa sortie. Les paroles ont été reprises en coeur par les spectateurs et c’était sans aucun doute l’un des moments forts de la soirée.
Lorsque les premières notes de son premier succès «Alors on danse» ont retenti, le public n’a pas caché son euphorie. Le titre, qui a bénéficié d’un remix efficace à saveur «Eurodance» des années 1990, a fait danser les spectateurs qui n’ont pas boudé leur plaisir.
L’apothéose est venue avec Papaouta». Arrivé sur scène dans une boîte de poupée, une «Stromabox», Stromae était vêtu exactement de la même manière que dans son vidéoclip: polo, shorts assortis et chaussettes montantes.
Il a repris la même chorégraphie du clip, démontrant à quel point il est une bête de scène. Le refrain, aux paroles particulièrement tristes, a évidemment été repris en coeur par le public, mais l’ambiance était toutefois à la fête. Les rythmes de rumba congolaise ont fait leur petit effet.
Un artiste généreux
C’était également un bon moyen de faire retomber la pression après 2h30 d’un spectacle très bien rodé.
Le spectacle s’est terminé a cappella lorsque Stromae et ses musiciens sont remontés sur scène pour reprendre le morceau Tous les mêmes de façon humoristique.
Après avoir mis l’Europe à ses pieds, l’artiste donnera un concert très attendu dans la mythique salle du mythique Madison Square Garden de New York, le 1er octobre. Il fera par la suite escale à Kinshasa, en RDC, et à Kigali, au Rwanda, pour clôturer sa tournée internationale en beauté.
Photos: Frédérique Ménard-Aubin, FrancoFolies de Montréal, 2014