À l’initiative du Festival nomade de Montréal, le restaurateur montréalais Atigh Ould a bien voulu répondre aux questions de Touki Montréal, en marge de la huitième édition qui se tient du 7 au 11 février.
Quelle est votre vision sur cette nouvelle mouture du festival que vous avez créé en 2010?
Cette année ce qui est particulier, c’est qu’il y a plusieurs nations nomades qui participent au festival. On commence à toucher le nord du pays (Nunavut). La participation devient plus large qu’elle était par le passé. Il y a aussi plus d’organismes présents par rapport aux autres années.
Ce n’est pas seulement un festival de culture, mais aussi de projets, de visions, de rencontres, de dimensions humanitaires.
Est-ce que pour vous un Montréalais est un bon nomade?
Bien sûr, il y a tellement de choses ici qui ont la fibre nomade. Je n’ai jamais vu une ville qui se déplace une fois par an. [Le 1er juillet est] un rendez-vous nomade. Tout le monde quitte son quartier pour s’installer dans d’autres. Il y a aussi les gens qui quittent aux mois de novembre, décembre pour revenir au mois d’avril. Ils se déplacent entre le sud et le nord.
Le partage des transports, le partage des voitures, c’est très nomade. Montréal est une ville de nomade.
On a beaucoup parlé de l’arrivée au Québec, des réfugiés syriens, allez-vous proposer un événement ou des rencontres avec des réfugiés présents à Montréal?
Oui, il y a des personnes qui ont déjà travaillé avec des Syriens venant d’arriver, il y a même pas un mois. On va partager avec eux l’expérience d’être réfugiés.
De petits ateliers seront mis en place pour mieux comprendre qu’un réfugié, c’est un nomade forcé, une personne qui a été sédentarisée malgré une très belle et riche culture.
Qu’est-ce qu’un nomade en 2018 et à l’heure des réseaux sociaux?
Un nomade en 2018, c’est quelqu’un qui vit très simplement, en harmonie avec ce qu’il a autour de lui. Pas besoin d’avoir tout ni d’avoir des éléments de la vie moderne. On peut juste vivre en toute simplicité. Si on a un bol, on peut l’utiliser pour la nourriture, pour partager quelque chose avec quelqu’un d’autre. Il n’a aucune crainte qu’il lui manque quelque chose.
Quel élément un nomade n’oublie jamais?
Ses règles de partage et d’hospitalité. Des valeurs qui lui permettent de vivre dans des endroits où le climat est extrême (désert, neige, glace). Il partage cette philosophie de vie de vivre avec ce qu’il y a autour de lui. Il n’a pas besoin de quelque chose de matériel.
Au fil du temps quelle est l’évolution que vous souhaiteriez pour le festival?
Construire des ponts entre la société moderne et la société nomade. Créer des éléments pour permettre aux gens de voyager entre les deux.
Pour que la nouvelle génération nomade puisse mieux comprendre que leurs parents n’étaient pas des personnes qui n’avaient aucune culture, aucune religion ou aucun savoir. Ils ont un savoir qu’on doit partager et faire vivre. Adapter toutes les solutions d’énergies modernes avec ce mode de vie.
Pour toutes les informations, les lieux, les horaires et les événements de cette 8e édition du Festival nomade, vous pouvez visiter leur site internet, ici ou la page Facebook de l’événement, là.