Présenté au Festival cinéma du monde de Sherbrooke, le puissant documentaire Paris Stalingrad s’intéresse à la condition de ses femmes, hommes, mais aussi plus jeunes qui sont partis de chez eux pour aspirer à une vie, ailleurs, surtout en France.
Ce film deHind Meddeb, qu’elle co-réalise avec Thim Naccache, plonge le cinéphile dans le quotidien violent de ses migrants qui doivent se débrouiller dans les rues de Paris, en 2016.
Ils sont Somaliens, Guinéens, Érythréens, Éthiopiens, mais aussi Afghans. Pour aspirer à un meilleur avenir, tous doivent faire des files d’Attente interminable pour qu’à peine une poignée puisse…seulement expliquer leur histoire.
Il y a aussi des femmes enceintes et des jeunes. C’est le cas de l’attachant Souleymane, 18 ans, qui est parti de son Darfour natal pour arriver à la Ville Lumière après cinq ans d’un périple qui l’a forcément conduit en Libye où il était traité, tout comme pleins d’autres humains, comme des moutons, des animaux.
«En suivant Souleymane, le film retrace le parcours des migrants dans Paris : les de rue, les interminables files d’attente devant les administrations, les descentes de police et la mobilisation des habitants du quartier pour venir en aide aux réfugiés.»
À Paris, la chaleur était un peu moins suffocante dans le quartier de Stalingrad ou porte de la Chapelle, mais l’espoir n’y est toujours pas. Dans une scène, on voit des jeunes qui veulent espérer que le fait qu’ils soient mineurs leur frayera un chemin différent. Ils témoignent de décisions presque sur le faciès, dans véritable procédure.
S’il arrive à pouvoir essayer de régulariser leur situation, c’est aussi parce qu’ils ont eu la chance de ne pas finir dans un de ces bus de la police que la Ville dépêche pour démanteler, autant que possible, les abris de fortune qu’ils ont bricolés pour dormir un peu sur le sol du pays des Droits de l’Homme.
Certains tentent de se révolter, mais souvent la colère se transforme vite en l’espoir d’un avenir meilleur, peut-être le lendemain. Pour Souleymane, l’espoir ce sont quelques vers de poésie qu’il clame ici et là et même devant la caméra un peu avec gêne.