Puissant roman sur l’estime et le dépassement de soi, Queenie de la Britannique Candice Carty-Williams renseigne le lecteur sur les péripéties amoureuses d’une jeune londonienne d’origine jamaïcaine qui croit vivre comme tout le monde dans une société pourtant bien compliquée.
Queenie a un amoureux, un appartement, un travail, une famille et surtout des amies. Presque du jour au lendemain, elle perd les deux premiers et il faudra l’aide et le support des deux derniers éléments pour ne pas perdre ce qui semble encore impensable, son boulot.
Tom, son conjoint devient vite (ou pas…) son ex, mais elle tentera tout ce qu’elle pourra pour le conquérir, puis l’oublier avant d’essayer une nouvelle fois de le conquérir. Elle traversera alors une longue période de décrépitude, de déception, et indubitablement de problème de santé.
En sus, elle devra composer avec la relation avec sa mère qui l’a abandonné pendant son enfance, créant un sentiment d’abandon qu’elle mettra du temps à surmonter.
Pour tenter d’y arriver, elle devra compter sur l’appui de ses trois et non moins puissantes amies, Darcy, Kyazike et Cassandra. La bande formera Les Corgis qui se retrouveront souvent sur WhatsApp pour divaguer sur le sort de la très écorchée Queenie.
Au boulot, la travailleuse d’ordinaire impliquée et consciencieuse fera place à une personne absente, préoccupée et excessivement vulnérable.
Il y aura le collègue très attentionné et fourbe, mais aussi les innombrables rencontres « occasionnelles » qui finiront par la mener à un centre de dépistage sexuel, première étape d’un parcours rugueux vers la réhabilitation.
Franchement bien écrit, mais avec un propos et des sujets parfois très durs, Queenie plonge le lecteur dans les tribulations d’une jeune Noire qui veut vivre dans son temps tout en se battant – vraiment – plus que d’autres.
L’auteur de ce petit bijou, Candice Carty-Williams, a remporté le Prix du meilleur premier roman et le Prix du livre de l’année 2020 aux British Book Awards avec ce premier roman.
À lire sans modération.