H’rash tout cru

Touki Montréal présente la critique du court métrage H’rash d’Ismael El Iraki. Le film est en compétition dans la Sélection internationale Fiction – courts métrages du Festival PanAfrica de Vues d’Afrique.

Prix « Attention talent court métrage » de la FNAC 2009
Mention spéciale du jury au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand 2009.

Un extrait de H’rash

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« Quand ta vie commence à puer, c’est dans la merde que tu te noies. » Réplique coup-de-poing à l’image du court métrage d’Ismael El Iraki. H’rash, ça veut dire rêche, dur. Dure comme la vie peut l’être, parfois, sale et magnifique. Dure aussi comme la langue de la rue, celle de Casablanca. Assad et Lwyen sont amis depuis l’enfance. Ils traînent leur vie dans les quartiers populaires de la ville et vivent de petits larcins. La langue de la rue est la leur.

Alcoolique désabusé, Assad délire sur son retour dans son Sahara natal. Mais Lwyen veille sur lui et le soigne. Lui-même est menacé par un policier corrompu à qui il doit beaucoup d’argent. Un jour, Assad qu’on a traité de « pire chose au monde », ce Sahraoui que rien n’atteint plus est bouleversé par la vidéo d’un cellulaire volé. Elle lui crache le viol et l’assassinat d’une jeune fille en plein visage. Le violeur est le jeune propriétaire du téléphone, riche et parvenu.

Dur réveil. H’rash. Son ami Lwyen le dit : « “La pire chose au monde”, ce jour-là, il a trouvé pire que lui. » Et Assad reprendra contact avec lui-même. Le Sahraoui retrouvera enfin le chemin de son Sahara.

Ce court métrage est le deuxième film d’Ismael El Iraki. Le jeune réalisateur de 25 ans est Marocain. Il a étudié à l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son en France (La fémis). H’rash est son projet de fin d’études. Beaucoup de maturité déjà. C’est resserré. Rien d’inutile. Tout va droit au but.

Un seul regret : ne pas comprendre cette langue crue de Casablanca et être obligé de se rabattre sur les sous-titres. On sait très bien, au Québec, que les sous-titres de nos films ne rendent pas toujours justice à la beauté et à la subtilité de notre langue. Il serait étonnant que ce soit différent pour celle de Casablanca.

Malheureusement, le choix de mettre les sous-titres en blanc nous fait perdre quelques répliques, entre autres dans les scènes du désert. Ce n’est pas suffisant toutefois pour obscurcir le jeu de Saïd Bey qui nous va droit au cœur dans son rôle d’Assad.

Marise Murphy

Une entrevue avec le réalisateur Ismael El Iraki sera présentée sous peu.

Dernière chance de voir H’rash avec tous les autres courts métrages en compétition : Soirée spéciale Que du court, vendredi 24 avril à 18 h au cinéma Beaubien

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