Réalisé par le cinéaste Julien Rambaldi, « Les femmes du square » raconte le quotidien de ces dames de l’ombre qui l’instant d’un moment dans la journée prennent souvent le relais des parents et comblent dans bien des cas les absences d’une mère.
Ce splendide film de 1h45 met en scène la jeune Angèle qui doit faire les 400 coups pour survivre à Paris et aussi subvenir au besoin de sa famille au bled.
Elle finit par se faire aider par sa voisine d’immeuble et se retrouve nounou pour une mère célibataire vivant dans un petit quartier bobo.
Le personnage Angèle, magnifiquement joué par Eye Haïdara, est une grande gueule qui ne rate jamais l’occasion de protester devant une injustice.
Au beau milieu d’un square où se retrouvent toutes les nounous du quartier, l’Ivoirienne découvre une triste réalité, celle de ces femmes sans papier plus souvent qu’autrement exploitées.
Et même quand elles ont des cartes de séjour valides, elles restent exposées à toute sorte de filous…
Il faudra que le destin fasse qu’un jeune et brillant avocat (on aime beaucoup Ahmed Sylla dans ce genre de rôle différent) croise le chemin d’Angèle et ses copines pour qu’elles puissent avoir un peu de considération.
Eye Haïdara et Ahmed Sylla crèvent forcément l’écran grâce à leur aisance scénique et leur charisme naturel.
Soulignons toutefois la belle prestation de Léa Drucker, tout comme du jeune Vidal Arzoni, qui complètent bien la distribution de cette comédie sociale ou humour côtoie précarité, comme souvent.
Impossible en fait de sortir de ce film sans être un peu touché par sa sensibilité, son humanisme et cette recherche de justice incarné par le rôle d’Angèle et d’Edouard (Ahmed Sylla).
«Autant le scénario m’a pris du temps, autant les dialogues me sont venus rapidement, confie le cinéaste dans le dossier de presse. Ce fut un immense plaisir de les écrire, grâce au personnage d’Angèle qui les induit. C’est un plaisir de pouvoir s’autoriser une pareille franchise. Son côté Clint Eastwood qui recadre tout ce qui dépasse m’inspirait ! C’est pourquoi c’est tant jubilatoire de la faire parler, car au quotidien, on laisse tous passer beaucoup de choses intolérables. Mais pas Angèle.»
